le cabillaud ou la morue ou skrei
Poisson de la famille des gadidés, comme le colin et le merlan, le cabillaud (du néerlandais Kabeljau) est une morue fraîche, salée et séchée. La distinction entre les deux ne se fait d'ailleurs qu'en France, morue et cabillaud ne faisant qu'un dans le reste du monde.
Mesurant de 50 cm à 1 mètre de long en moyenne, le cabillaud peut atteindre la taille de 1 m 80. Il possède plusieurs nageoires situées au-dessus et en dessous d'un corps robuste, et se distingue par son barbillon imposant.
Bien que la couleur des écailles varie du gris au brun selon l'alimentation de cet omnivore, son abdomen et sa ligne latérale restent plus clairs que le reste du corps.
Le cabillaud se déplace généralement en banc important dans les eaux froides (de 0 à 10°C) des océans Atlantique et Pacifique. Pendant les 30 années que peut durer son existence, le cabillaud se déplace énormément, notamment pendant sa période de reproduction. On les pêche ainsi dans les eaux côtières de janvier à mars, et dans le eaux profondes le reste du temps.
Consommé à l'origine par les Vikings, le cabillaud connut un réel essor à partir du Moyen-Age, où son abondance et sa longue conservation en faisait un aliment stratégique pour les grands peuples voyageurs.
Partis pour 3 mois en mer afin d'aller le pêcher jusqu'au large du Canada, les marins se régalaient de cabillaud frais lors du voyage, et de morue salée sur le chemin du retour.
Très facilement stockable grâce au sel, et très calorique, la morue fut longtemps considérée comme un poisson de consommateurs modestes, d'autant que sa pêche était particulièrement abondante. C'est loin d'être le cas aujourd'hui, les mesures de restriction sur sa pêche se succèdant en vue d'éviter l'extinction de l'espèce.
Le plus souvent vendu en darnes ou en filets, le cabillaud donne sa pleine mesure gustative de janvier à avril, quand bien même on en trouve toute l'année au rayon des surgelés. Sa chair blanche est très délicate, et suppose une cuisson et des apprêts qui le soient tout autant. Très fragile et délicate au palais, la chair de cabillaud ne présente pas un goût de poisson puissant. Ses saveurs se dégagent tout en douceur à mesure que l'on déguste les pans de sa chair qui s'effeuillent facilement sous la fourchette. Pané à la poêle, rôti au four, ou cuit à la vapeur, voire même au micro-ondes, le cabillaud s'adapte à toutes les cuissons, si tant est que l'on respecte la fragilité de sa chair. Finesse toujours, avec les oeufs de cabillaud qui constituent la base du tarama. Cette spécialité grecque est un pâte mousseuse rose servie en hors-d'œuvre sur des blinis. Si la chair de cabillaud est particulièrement fragile et délicate, elle devient nettement plus résistante une fois salée et séchée. C'est d'ailleurs là un des principaux intérêts de la morue. Plus ferme que le cabillaud, la qualité de la morue tient avant tout au dosage du sel. Il est donc impératif de bien dessaler la morue dans plusieurs eaux pendant 24 heures avant de la préparer. Trop salée, elle devient immangeable, pas assez, elle perd tout son intérêt. La morue supporte toutes les cuissons, et même le barbecue qui lui sied si bien l'été avec de l'ail et de l'huile d'olive. Dégustée froide en salade ou chaude en brandade par exemple, la morue s'effrite facilement pour s'adapter à toutes ces préparations mélangées. Consommée partout dans le monde, la morue est particulièrement appréciée aux Antilles françaises, dont on ne présente plus les fameux acras (beignets de morue). On dit également des Portugais qu'ils connaissent 365 recettes de morue différentes, de quoi en manger chaque jour de l'année. Outre la morue salée et séchée on distingue encore la morue dite verte (salée mais non séchée) ou le stockfish, morue de Norvège séchée au plein air.
Espèce menacée
ou LIEU NOIR SKREI - Le poisson miracle de la Norvège Le Skrei, un cabillaud "pas comme les autres" Le Skrei, un miracle chaque année renouvelé Depuis toujours, au même endroit et à la même période, la nature accomplit son miracle au large des côtes de Norvège. La tradition veut que chaque année les enfants se fassent les annonciateurs de l'arrivée du Skrei dans les petits villages de pêcheurs, niches au coeur des criques. Dès cet instant, après des jours et des nuits d'attente, tous les bateaux, jusqu'alors amarrés dans les ports, se hâtent de prendre le large pour capturer le poisson "merveilleux" avant qu'il ne regagne l'Océan Arctique. |